Sohag

La ville de Sohag nous donne accès à deux monastères :

Le Monastère Blanc de Saint Shenouda l’Archimandrite

Le nom de ce monastère copte orthodoxe fait référence au calcaire blanc utilisé pour ses murs extérieurs. Shenouda d’Atripe, également connu sous le nom de Shenouda le Grand ou Saint Shenouda l’Archimandrite, vécut au Ve siècle après J.-C. et fut l’abbé du monastère. Il est considéré comme un saint par l’Église copte. Il devint le chef d’une fédération monastique comprenant plusieurs monastères pour hommes et femmes, où la Règle pachômienne de travail et de prière communautaire était appliquée de manière stricte. Il fut le premier écrivain prolifique en copte, la langue du peuple. Une grande partie de son œuvre a survécu, fournissant une source précieuse d’informations sur la vie monastique des Ve et VIe siècles dans la région.

Le monastère était encore actif au XIIe siècle, mais fut ensuite rapporté en ruines. L’église, construite au milieu du Ve siècle, a survécu. Au VIIe siècle, un incendie l’endommagea fortement. Elle fut restaurée selon son ancien plan, avec la réutilisation de colonnes et chapiteaux. Un khurus (tribune) fut ajouté devant le sanctuaire, bien que le khurus existant ait probablement été construit au XIe ou XIIe siècle. Des peintures subsistent dans les demi-dômes centraux et sud, ainsi qu’au rez-de-chaussée. Des inscriptions en copte et en arménien datent certaines peintures du XIIe siècle, documentant la présence d’Arméniens au monastère à cette époque. Des fouilles sont en cours autour de l’église, et un groupe international de chercheurs étudie actuellement le corpus littéraire de Saint Shenouda.

Le Monastère Rouge

Ce monastère copte, datant du Ve siècle après J.-C. et toujours en activité en tant qu’église, est considéré comme l’un des monastères les plus importants de l’histoire primitive du christianisme. Il doit son nom aux briques rouges utilisées pour la majorité de sa maçonnerie. Du calcaire blanc fut également utilisé, ainsi que des colonnes en granit rose et noir. Le monastère fut fondé par Saint Bishoy au début du IVe siècle après J.-C. Il connut deux incendies : l’un pendant la période romaine, et l’autre à la suite d’attaques berbères. Aujourd’hui, seule l’église et les murs de fortification au sud subsistent. Les vestiges d’une structure au nord de l’église, probablement une zone industrielle, ont également survécu.

Pendant des décennies, les visiteurs de l’église ne pouvaient qu’entrevoir l’ombre de ce qui fut autrefois l’un des sanctuaires peints les plus beaux de l’Égypte byzantine. Beaucoup de peintures datent des VIe au VIIIe siècles. La basilique centrale fut en ruine durant plusieurs périodes de ses 1 400 ans d’histoire, et sa conservation s’est révélée difficile, en particulier à cause de restaurations précédentes mal exécutées. Un grand projet de conservation fut mené entre 2004 et 2014 par le American Research Center in Egypt, avec le soutien financier de l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international). De l’éclairage à la maçonnerie, de l’autel aux colonnes réutilisées, une équipe multinationale a traité tous les problèmes, allant des dégâts causés par les termites et les oiseaux aux toitures qui fuient et aux portes à remplacer. L’équipe a consolidé, nettoyé et restauré les peintures, révélant leur beauté originelle. Aujourd’hui, nous visitons l’église dans tout son éclat.

Un aperçu virtuel du Monastère Rouge est disponible ici :
🔗 Visite virtuelle
En savoir plus sur le projet de conservation architecturale :
🔗 ARCE – Projet de conservation