Temple d’Abydos

Abydos se trouve à environ 10 km du Nil. Il s’agit de l’un des sites archéologiques les plus importants de l’Égypte ancienne. Abydos était perçue par les anciens Égyptiens comme la porte d’entrée vers l’au-delà. Dès la préhistoire, des tombes y furent creusées, et les premières dynasties y construisirent leurs sépultures, bien qu’Abydos ne fût pas la capitale. Elle devint cependant un centre de pèlerinage dédié au dieu Osiris. La tradition d’y bâtir des tombes se poursuivit tout au long de l’histoire pharaonique.

Les premiers habitants de la région furent ceux d’el-Amra, puis ceux de Nagada, qui établirent un village préhistorique et protodynastique, devenu plus tard la ville d’Abdjou (Abydos est la transcription grecque du nom égyptien), avec des rois protodynastiques dont la capitale, This, était légèrement plus au nord, et dont la principale nécropole se trouvait à Oumm el-Qaab. De nombreux temples, souvent dédiés à la divinité locale, remontent à la période thinite, ainsi que deux forteresses à Shünet el-Zebib.

L’importance d’Abydos s’accrut avec l’instauration, sous la Ve dynastie, du culte d’Osiris, considéré comme dieu et souverain de la terre. On croyait qu’Abydos abritait sa tombe principale. Antef II (XIe dynastie) fit d’Abydos la ville d’Osiris et le principal centre de son culte. Les anciens Égyptiens pensaient que se rapprocher du dieu des morts augmentait leurs chances de résurrection et de vie éternelle. Désireux d’y être enterrés ou symboliquement inhumés, certains pharaons dès la IIe dynastie, ainsi que les fidèles d’Osiris, y construisirent des cénotaphes en briques ou y érigèrent des stèles près de la tombe d’Osiris.

Le Livre des Morts qualifie Abydos de « l’île des Justes » et contient une formule spécifique « pour entrer à Abydos et devenir membre de la suite d’Osiris ». La majorité des monuments d’Abydos repose sur cette croyance. On y trouve de vastes nécropoles datant de diverses périodes, situées entre la zone urbaine et les temples les plus célèbres aujourd’hui : ceux de Séthi Ier et de son fils Ramsès II. Abydos connut son apogée sous leur règne.

Le temple de Séthi Ier est un exemple exceptionnel d’architecture et d’art. Il fut construit principalement en calcaire, avec quelques éléments en grès, et présente un plan au sol inhabituel en forme de L. Le temple fut achevé après la mort de Séthi Ier par son fils Ramsès II. Les cours furent décorées par Ramsès II avec des scènes de la bataille de Qadesh et des représentations du roi offrant des présents aux dieux.

La deuxième salle hypostyle comporte trente-six colonnes similaires à celles de la première, ornées de scènes où Séthi Ier est agenouillé devant les dieux. Il existe sept chapelles consacrées à sept divinités : la forme déifiée de Séthi Ier, Ptah, Rê-Horakhty, Amon-Rê, Osiris, Isis et Horus. Ces chapelles sont décorées de scènes où le roi fait des offrandes et reçoit en retour les symboles de la vie, du pouvoir et des insignes royaux.

L’aile sud du temple abrite d’autres chapelles, dont une destinée aux barques sacrées servant à transporter les statues divines lors des cérémonies. On peut également y voir la célèbre Liste Royale d’Abydos, énumérant les rois ayant gouverné l’Égypte depuis les premiers rois thinites jusqu’à Séthi Ier, à l’exception volontaire de trois rois (1359–1342), dont Akhenaton, considéré comme hérétique.

Parmi les autres merveilles d’Abydos, on compte l’Osirion, le temple de Ramsès II, les tombes des rois des premières dynasties et la tombe de Oumm Seti (Dorothy Louise Eady, 1904–1981), une Anglaise ayant vécu 25 ans à Abydos. Célèbre pour son intérêt dans les coutumes populaires et leur lien avec l’histoire égyptienne ancienne, elle affirmait également avoir été prêtresse en Égypte ancienne dans une vie antérieure.

Abydos reste un centre de culte et un lieu de pèlerinage pour de nombreux visiteurs du monde entier.

Lecture recommandée :
The Monuments of Seti I: Epigraphic, Historical, and Art Historical Analysis de Peter J. Brand.